Ornitho Ventoux
Joseph

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Un hotspot de biodiversité

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De part sa situation géographique et sa concentration de milieux, le Ventoux est un véritable hotspot de biodiversité, des espèces que l'on trouve généralement en plaine rencontrent des espèces adaptées aux conditions de montagne les plus rudes, d'autres y recherchent le calme dans des espaces encore peu fréquentés.

Flore:

Le Ventoux accueille de nombreuses espèces de plantes, certaines rares sous nos latitudes comme le pavot du Groenland qui pousse dans les pierriers près du sommet. Comme son nom l'indique cette fleur pousse au Groenland mais aussi au Spitzberg et sur d'autres îles du cercle polaire.

Faune:

Mammifères:

Le Ventoux acceuille une large diversité de mammifères. On trouve entre autres des grands ongulés (chevreuils, cerfs, chamois, mouflons, sanglier,...), des prédateurs de toutes tailles (genêtte, renard,...) et depuis maintenant plusieurs années le loup a fait son retour et même le très discret lynx serait revenu dans le massif.


Oiseaux:

Les oiseaux sont sans aucun doute la classe d'animaux que je connais le mieux et que j'observe le plus (plusieurs centaines d'heures par ans passées à observer, compter, lister, photographier,...).

Le Ventoux est l'un de mes endroits préféré pour faire de l'ornithologie (observation des oiseaux), c'est sans doute l'un des endroits où l'on retrouve la plus grande diversité d'espèces autour de chez moi. C'est donc plusieurs fois par mois que je monte prospecter les crêtes du Géant de Provence. En 2022 j'y ai observé 90 espèces et il y a encore beaucoup à voir.

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Pluvier guignard en halte migratoire, une de mes meilleures observations (Joseph R., Mt Ventoux, août 2022)
Tableau récapitulatif des espèces observées dans la zone 1400m-sommet (jusqu'en 2022)

Espèces hivernantes:

En hiver en plus des espèces sédentaires le Mt Ventoux accueille un cortège d'espèces d'affinité alpine originaires des Alpes. On peut observer des accenteurs alpins, niverolles alpines, chocards à bec jaune,... Certaines années le site accueille même quelques bruants des neiges, espèce habituellement rare dans les terres et dans les deux tiers Sud du pays.

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Carte de répartition du bruant des neiges

Espèces nicheuses:

Dès le début du printemps certains oiseaux sédentaires commencent à nicher, ils sont ensuite rejoints par les migrateurs qui arrivent jusqu'en mai. On recense quelques nicheurs peu communs dans la région, notamment fauvettes babillardes, merles à plastron, pipits rousselines,... La très discrète chouette de Tengmalm a même déjà niché dans la forêt du Mt Serein face Nord.

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Chouette de Tengmalm, (Christoph Moning, Allemagne)

Espèces migratrices:

La position du Ventoux en bordure de Vallée du Rhône, en fait un très bon endroit pour observer les oiseaux migrateurs au printemps comme à l'automne, que ce soit en migration active (= oiseau en vol/acte de migrer) ou en halte migratoire (= pose lors de la migration l'oiseau peut se nourrir, se reposer ou attendre que les conditions soient favorables pour repartir). Le meilleure endroit pour observer la migration active au Ventoux est la Tête de la Grave (44.161704, 5.316161), à 1620m ce col est un lieu de passage pour les rapaces, les hirondelles, les passereaux, ou encore les grues.

En halte migratoire, on observe principalement des passereaux dont beaucoup d'espèces migrent de nuit et se posent en journée. En halte on peut trouver des espèces assez rares tel le pluvier guignard ou le faucon kobez qui ne font que passer dans notre pays. D'autres moins rares tels des gobemouches noirs, pouillots fitis,... peuvent parfois être observés en nombres spectaculaires lors de leurs haltes.

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Faucon kobez 1ère année, l'espèce la plus rare que j'ai observée au Ventoux (Joseph R., Mt Ventoux, septembre 2022)
Mais non seulement le Mt Ventoux se situe en bordure d'un grand couloir migratoire, c'est aussi une montagne isolée visible de loin et donc susceptible d'agir comme une île, avec un fort potentiel d'attraction pour les oiseaux rares (un peu comme les îles bretonnes, Ouessant et Sein). Ce potentiel a été prouvé en mai 2021, quand un roselin githagine a été observé au Mont Serein face Nord, cette espèce est extrêmement rare en France et y a été observée une petite vingtaine de fois seulement.

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Roselin githagine, (Sylvère Corre, Mt Serein, 2021) et sa carte de répartition

Projet SNT - Dernière mise à jour : 30/12/2022
Les textes et images utilisés n'engagent que son auteur : Joseph